Nous le savons tous les seniors, les patients fragiles souffrant de pathologies chroniques (diabète, maladies cardiovasculaires, insuffisance rénale, ou respiratoire…) et/ ou sous traitement par chimiothérapie (cancers) ou immunosuppresseurs sont confrontés à un double risque face au coronavirus : probabilité de contracter l’infection et d’avoir une atteinte sévère. Ainsi la grande majorité des décès à l’hôpital et plus particulièrement en réanimation concernent les patients de plus de 65 et même de plus de 70 ans.
Il existe cependant un nombre non négligeable de patients de moins de 60 ans présentant des formes sévères justifiant un passage en unité de soins intensifs. Pour quelles raisons ? Les observations épidémiologiques et cliniques ont permis d’identifier, outre le sexe masculin (les hommes représentent 73 % des patients admis en réanimation mi-avril) l’obésité (IMC >30), et même le surpoids (IMC>25), comme « le facteur le plus présent pour les personnes qui développent une forme sévère de la maladie et qui n’ont aucun antécédent ». « Plus de 80% des moins de 50 ans qui se trouvent en réanimation chez nous à cause du Covid-19 sont dans ce cas » déclarait au Figaro le Pr Yazdan Yazdanpanah, chef du service des maladies infectieuses à l’hôpital Bichat. Cette impression est confortée par un audit de l’Intensive Care National Audit and Resource Centre de Londres qui confirmait que 72% des personnes placées en soins intensifs étaient en surpoids ou obèses.
L’étude du service de pneumologie de l’hôpital Foch consacrée à l’épidémie de grippe A H1N1 (2009) avait déjà révélé que « de façon générale, l’obésité semble associée à une fragilité vis-à-vis des infections respiratoires » sous l’effet sans doute de « facteurs à la fois mécaniques et hormonaux, générés par le surpoids, comme des modifications de la mécanique ventilatoire ou des modifications du système immunitaire ». L’obésité est, par ailleurs, source de complications médicales telles que le diabète et l’hypertension qui sont des facteurs de fragilité face à l’infection…. Pour rappel, l’obésité qui concerne en France, selon l’Inserm, 17% des adultes et 16 à 18% des enfants (garçons / filles) est donc toujours un enjeu majeur de Santé Publique.