Après les masques, les tests, la pénurie de traitements en réanimation, l’hydroxychloroquine refait parler d’elle ou plutôt son plus ardent défenseur le Pr Didier Raoult.
La nouvelle étude de l’IHU des maladies infectieuses comporte un effectif plus important de 1061 patients traités par l’association d’hydroxychloroquine et d’azithromycine, très rapidement après avoir été diagnostiqués positifs au Covid 19, pendant une durée minimale de 3 jours. La guérison virologique a été observée chez près de 92% des patients, et le traitement a été bien toléré. 5 décès de patients âgés entre 74 et 95 ans (0,5%), 10 patients admis en soins intensifs et 30 hospitalisés pendant une durée minimale de 10 jours.
A ‘chercheur iconoclaste’ méthodes originales. Ces nouveaux résultats diffusés jeudi soir sur le site internet de l’institut ne semblent pas encore convaincre les méthodologistes, qui attendent la publication, regrettent l’absence de groupe contrôle (sans traitement), questionnent la représentativité de l’échantillon de patients sélectionnés (âge médian plutôt jeune de moins de 44 ans avec une majorité de femmes – 53,5%) et s’interrogent sur l’effet potentiel de l’association sur la phase immunologique de la maladie.
Selon le patron de l’IHU il s’agit de deux visions différentes du Monde de la Science : recherche académique versus médecine praticienne répondant aux besoins des malades sur le terrain.
Le Pr Raoult a-t-il réussi à convaincre le Président Macron lors de sa visite à Marseille du jeudi 9 avril ? La bataille en cours contre le virus justifie-t-elle certains raccourcis pour utiliser des armes thérapeutiques plus rapidement avec un niveau de preuve plus léger ? Quel arbitrage sera rendu par l’Elysée ? La réponse politique est attendue lors de la prochaine déclaration présidentielle de lundi prochain…