Le Charles-de-Gaulle, notre porte-avions de plus de 260 m de long, bâtiment de combat à propulsion nucléaire , fierté de notre Marine, a dû écourter sa mission et rentrer en rade de Toulon. Il est à quai, vidé de ses marins et de ses pilotes, terrassé par l’ennemi Covid-19. Plus de la moitié de l’équipage a été contaminée en quelques jours : 1081 tests positifs sur les 2010 réalisés !
Colosse aux pieds d’argile, cet étendard des forces françaises, pourrait parodier la si triste chanson de Sardou « Ne m’appelez plus Charles de Gaulle ». Il est devenu un des premiers clusters de Coronavirus du monde, comme l’ont été avant lui le Diamond Princess au Japon (630 passagers contaminés) et le Theodore-Roosevelt le porte-avions de la Navy américaine (une centaine de contaminations).
Confinement, espace réduit, promiscuité et peut-être aussi un système de ventilation commun sont sans doute les ingrédients d’une propagation dévastatrice.
Qui est ou qui sont le(s) patient(s) ’zéro’ qui ont fait monter le virus à bord ? Peu d’éléments de réponse à ce stade. Selon les media, ce serait à la suite d’une escale à Brest – alors que les familles de l’équipage n’ont pas été autorisées à visiter le navire – que les premiers symptômes seraient apparus. En fin de semaine, 24 membres de l’équipage étaient hospitalisés, un en réanimation.
Les deux enquêtes en cours, épidémiologique et «de commandement » en diront plus. L’ armée française est en ébullition : les marins sont interrogés, le pacha questionné et la Ministre auditionnée.
Décidément cette épidémie n’a pas fini de nous surprendre…et pas pour le meilleur.