Le virage ambulatoire est souvent présenté comme LA solution miracle aux différents maux du système de santé. Est-ce vraiment l’issue parfaite ? Pour les français, les avis sont partagés. Pour certains c’est un atout dans la mesure où la rééducation se fait plus rapidement après une grosse opération mais pour d’autres ce n’est pas la bonne solution pour des opérations jugées à risques.
Hôpital à domicile : pas si facile
Marine Garaudet, infirmière dans un hôpital privé dans un service de chirurgie ambulatoire, explique que l’ambulatoire est une grosse partie de l’activité chirurgicale dans son secteur qui fait 70% du bloc opératoire de tout l’hôpital. Le flux de patient y est donc très important. Les patients ressentent le plus souvent une angoisse vis-à-vis de l’hôpital à domicile. En tant qu’infirmière, il est important de les rassurer en leur expliquant qu’une prise en charge rapide ne veut pas dire qu’elle est mal faite. L’autre argument en défaveur de l’hôpital à domicile est le rôle que prend alors l’entourage proche du patient qui devient à la fois le psychologue, le nutritionniste voire l’infirmier du patient.
Le rôle de l’hôpital remis en question
Pour le docteur Elisabeth Hubert, la question qu’il faut se poser est la suivante : est-ce que les hôpitaux doivent être des lieux d’hospitalisation ou des lieux d’hébergement ? Pour elle, ça ne doit plus être un lieu d’hébergement dans le mesure où le souhait du patient est de retourner chez lui plutôt que d’être cloué dans un lit d’hôpital.
En 2016, 109 866 patients ont bénéficié d’une hospitalisation à domicile en France. Présentée comme une solution miracle, elle ne fait pas l’unanimité auprès des professionnels de santé et des patients. Ces derniers ont en effet la crainte d’être moins bien soigné si on les opère à domicile. Plusieurs facteurs rentrent également en jeu : l’entourage du patient qui devra prendre le relais et l’importance de l’opération que doit subir le patient.