En France, la loi garantit un accès égal pour chacun aux soins. Mais la vérité est bien différente puisque selon la DREES (Direction de la Recherche, des Etudes, de l’Evaluation et des Statistiques), près de 5 millions de français n’ont pas de médecin dans leur commune. On parle de 300 000 français qui n’ont pas de premier recours, pas de médecin généraliste ni de pharmacien et n’ont pas accès à un service d’urgence. Le sujet des déserts médicaux est un sujet de priorité pour les français mais le problème risque de s’amplifier dans la mesure où un médecin français sur trois a plus de 60 ans.
Les deux cas de déserts médicaux
Il existe deux définitions pour caractériser les déserts médicaux, qui ont des causes et des conséquences totalement différentes. A la campagne, les déserts médicaux se traduisent par le temps que met un patient à trouver un professionnel de premier recours. Au sein des métropoles, on parle de désert médical quand la densité de médecins par rapport à une densité de population est inférieure à la moyenne nationale.
L’Île-de-France est le premier désert médical de France.
La région compte plus de 12 millions d’habitants pour 9 000 médecins généralistes. Si on fait le calcul, il y a plus de 4,5 millions de franciliennes et de franciliens qui n’ont pas accès à un médecin généraliste comme il devrait l’avoir.
Les raisons du départ des médecins
La raison principale qui semble expliquer le départ des médecins de la région Île-de-France est la spécificité francilienne du coût du foncier. Un praticien médecin généraliste et spécialiste va avoir exactement la même rémunération qu’il soit dans Paris intra-muros ou ailleurs. En revanche, le coût d’installation va être dix fois voire vingt fois supérieur dans le premier cas. Les problèmes de sécurité provoqués par la délinquance sont également un facteur de départ des médecins dans certains secteurs. Le docteur Jocelyne Rousseau par exemple, médecin Généraliste à Pierrefitte-sur-Seine, a été victime de plus de 21 cambriolages, s’est fait saboter sa voiture et a subi une agression à main armée en pleine journée.
Les déserts médicaux sont un vrai problème qui risque de s’amplifier avec le temps dans la mesure où un tiers des professionnels de santé français ont plus de 60 ans. La région Île-de-France voit aussi de plus en plus de médecins quitter leur fonction en raison d’une rémunération trop faible et de problèmes d’insécurité. Face à ce problème qui persiste, la solution n’a pas encore été trouvée.