Le développement des technologies et l’apparition des fake news, informations délibérément fausses délivrées dans le but de manipuler ou de tromper un individu, façonnent une nouvelle philosophie de la santé. Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé et Luc Ferry, ancien Premier ministre de l’éducation philosophe, débattent sur le sujet.
Les fake news sévissent dans le domaine médical
Il faut savoir que les fake news les plus partagées sur les réseaux sociaux concernent celles sur le milieu de la santé. Une enquête de l’IFOP révèle que 8 français sur 10 croient à une thèse complotiste, et en particulier dans le domaine médical. 54% des français sont convaincus que les ministres de la Santé sont de mèche avec les laboratoires pharmaceutiques pour dissimuler la dangerosité des vaccins. Faut-il interdire les sites qui délivrent des fake news ? Une solution trop compliquée pour la ministre de la Santé actuelle qui suggère de créer un site officiel sur la santé qui concentrera toutes les informations pour orienter les internautes vers quelque chose de concret et susciter leur intérêt. Agnès Buzyn déplore également le manque de connaissances scientifiques des ministres, leur difficulté à tenir bon sur des enjeux de santé publique et des enjeux scientifiques.
L’importance de l’intelligence artificielle
Les nouvelles technologies se développent à grande vitesse dans le milieu de la santé. On note l’arrivée massive de robots et d’outils intelligents qui font parfois mieux que certains spécialistes. Luc Ferry revient sur une compétition qui a eu lieu entre un robot d’intelligence artificielle et 52 dermatologues venant de 17 pays différents. L’objectif était de regarder des radios ou des photos de grains de beauté et d’en déduire s’ils étaient bénins ou malins. Résultat : le score de l’intelligence artificielle était de 97% de bonnes réponses tandis que celui des spécialistes était de 85%. Le constat est là, les nouvelles technologies sont sur le point de révolutionner les professions médicales.
L’accès à la pornographie
Aujourd’hui en France, un jeune de 14 à 24 ans sur cinq dit regarder de la pornographie au moins une fois par semaine. Les gynécologues et les pédiatres alertent sur les conséquences de ce phénomène sur la sexualité des adolescents. Pour Agnès Buzyn, beaucoup de parents restent démunis face à ce problème. C’est pourquoi il faut selon elle travailler sur la parentalité et mettre en priorité l’éducation des parents face aux écrans, aux jeux-vidéos ou encore à la pornographie. Un point de vue non partagé par Luc Ferry qui lui met en avant la responsabilité et le rôle primordial des professeurs. Selon lui, il est plus difficile pour les parents que pour les professeurs de parler de sexualité à des enfants.
Le monde médical est sur le point, si ce n’est déjà fait, de changer sa philosophie. De nouveaux éléments, comme l’apparition des fake news, le développement des technologies ou l’accès à la pornographie, composent cette nouvelle mentalité. Cette nouvelle philosophie ne met-elle pas en danger la santé des générations futures ?