Dans une interview au Monde, les ministres de la Santé, Olivier Véran, et du Numérique, Cédric O, ont confirmé que le gouvernement réfléchissait, dans la perspective d’une levée du confinement, au développement d’une application permettant de retracer les interactions des personnes contaminées par le Coronavirus : Stop Covid.
Deux principes fondamentaux (anonymat et volontariat) et une technologie Bluetooth préférée à toute autre – sans géolocalisation et sans remontée des données vers un serveur centralisé, pour éviter tout procès en atteinte des libertés individuelles et le syndrome ‘Big Brother’. On comprend cette crainte puisque le système mis en place en Corée du Sud pour enrayer l’épidémie dévoile au public l’itinéraire des patients lors des 14 derniers jours, en croisant les données de leur téléphone et de leurs cartes bancaires, ce qui peut conduire à des situations embrassantes.
« Le vrai ‘tracking’ tel qu’on l’entend dans les pays autoritaires est injouable en France, et n’a jamais été envisagé » déclare, selon le Figaro, un membre du gouvernement.
On parle plutôt de traçage numérique des citoyens volontaires permettant de retracer les relations sociales et de les alerter lorsqu’ils ont croisé quelqu’un identifié positif et… auto déclaré !
Selon le Figaro du 9 avril l’opinion semble favorable au recours à de tels outils. En revanche, plusieurs politiques, y compris de la majorité, sont déjà montés au créneau pour faire part de leur réticence et de leur méfiance vis-à-vis de ce type d’approche. Stéphane Séjourné, eurodéputé LREM et proche du Président affirme quant à lui dans les colonnes du Parisien qu’un outil de traçage de peut être qu’un élément d’une palette plus globale, mais pas une solution miracle ».
La question de l’efficacité d’une telle approche se pose dans notre pays puisque 13 millions de personnes ne sont pas équipées de smartphone, notamment les personnes âgées qui sont aussi les plus vulnérables face au Coronavirus….